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TMS en entreprise : de la prévention à la gestion
Vous avez lu notre précédent article et vous vous avez envie d’en savoir plus sur les possibilités d’actions à mettre en place ? Pas de panique, nous allons …
TMS en entreprise : de la prévention à la gestion
Vous avez lu notre précédent article et vous vous avez envie d’en savoir plus sur les possibilités d’actions à mettre en place ? Pas de panique, nous allons aborder des grands principes pouvant vous éclairer. Dans cet article, nous allons vous aider en vous proposant des pistes pour agir et prévenir les TMS.
La prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) repose sur une collaboration étroite entre les acteurs internes...
Parmi les acteurs internes, la direction joue un rôle fondamental en s’engageant activement dans la démarche, en allouant les ressources nécessaires. Les représentants du personnel, tels que les IRP ou CSE, ont pour mission de prévenir les risques professionnels et de veiller au bon déroulement des actions. Le service des ressources humaines contribue à la mise en place d’actions de formation, de sensibilisation et à la gestion des parcours professionnels.
L’encadrement et les salariés participent collectivement à l’identification des risques et à la mise en œuvre des solutions. D’autres acteurs internes, comme le service Qualité, Sécurité, Environnement (QSE), le responsable de production et le salarié compétent en prévention des risques professionnels, apportent également leur expertise.
...et externes à l'entreprise
Du côté des acteurs externes, le service de santé au travail, avec le médecin et l’infirmier.ère, joue un rôle clé. Les organismes de prévention tels que les CARSAT (ou CRAMIF pour l’Ile-de-France et CGSS pour les départements et régions d’outre-mer), l’INRS et l’ARACT apportent leur appui technique, méthodologique voir financière (FIPU : Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle). Les intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) et les ergonomes consultants offrent un accompagnement spécialisé, tandis que l’OPPBTP intervient spécifiquement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
L’implication de ces différents acteurs permet de déployer une démarche globale et participative, essentielle pour prévenir efficacement les TMS et en réduire l’impact dans les entreprises.
Si vous souhaitez connaître comment les TMS impactent votre quotidien et celui de votre entreprise, découvrez notre premier article :
La prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) repose sur des concepts clés qui soulignent l’importance de la participation à tous les niveaux de l’entreprise
L’approche adoptée doit être globale et collective, en intégrant l’ensemble des facteurs de risque. Plutôt que de considérer les TMS comme des pathologies individuelles, il est crucial de les aborder dans une logique de prévention collective, pour mieux appréhender leur complexité et leur impact. La mobilisation de tous les acteurs de l’entreprise constitue une pierre angulaire de la réussite. L’implication conjointe des collaborateurs, comme souligné dans la première partie, est essentielle pour construire une démarche de prévention efficace. Le partage des connaissances et des compétences joue également un rôle fondamental. En instaurant un climat de collaboration, l’entreprise peut mieux identifier les risques et concevoir des solutions adaptées aux réalités du terrain. L’engagement de la direction est indispensable pour ancrer durablement la démarche participative.
Cela se traduit par l’élaboration d’une politique de prévention claire et spécifique à l’entreprise, la diffusion de cette politique à l’ensemble du personnel, ainsi que l’allocation des ressources nécessaires, qu’elles soient humaines, financières ou temporelles.
L’approche participative dans la conception des solutions renforce leur pertinence. En associant les opérateurs, les encadrants intermédiaires et l’équipe dirigeante, l’entreprise s’assure que les actions de prévention sont adaptées à l’activité (travail réel).
L’information et la formation des salariés constituent un autre levier important. Un salarié bien informé des risques auxquels il est exposé lui permet d’être capable de détecter et signaler les situations à risque par la suite.
Le signalement précoce des dysfonctionnements est par ailleurs un atout majeur de la démarche participative. Encourager les salariés à exprimer rapidement leurs observations permet de réagir efficacement et de mettre en place des solutions de prévention adaptées, tout en favorisant leur implication active.
La participation dans la prévention des TMS est une approche multidimensionnelle qui repose sur l’engagement de tous les acteurs de l’entreprise, le partage des savoirs et une stratégie collective et proactive.
Les conseils de Paul, notre ergonome :
Pour mieux comprendre l’intérêt de la participation collective, on peut citer l’exemple de la conception d’un avion.
« Si l’on prend l’exemple de la conception d’un avion, en fonction de la position des personnes, les enjeux et les attentes seront différents.
Un ingénieur aura envie d’apporter des éléments techniques nouveaux, les compagnies auront envie d’avoir un maximum de sièges pour optimiser chaque vol, les utilisateurs voudront des places encore plus spacieuses avec des services plus sophistiqués, etc… Si l’on travaille sans intégrer TOUTES les parties, il y aura des manques.
L’intérêt de la participation est de pouvoir intégrer l’ensemble de ces acteurs à TOUTES les étapes du projet afin de prendre des décisions en ayant eu une vision globale. Les solutions trouvées font l’objet de compromis entre les différents partis ».
Les neuf principes généraux de prévention inscrits dans le Code du Travail sont étroitement associés à l'ergonomie, une discipline dédiée à l'adaptation du travail à l'homme
L’adaptation du travail à l’homme constitue le fondement de l’ergonomie, qui intervient dans la conception des postes, des méthodes et des équipements. L’évaluation des risques repose sur l’ergonomie pour identifier et analyser les dangers liés aux postures, aux gestes répétitifs ainsi qu’aux contraintes physiques et mentales.
La lutte contre les risques à la source implique l’intégration de principes ergonomiques dès la conception des outils, des lieux de travail et des équipements, permettant ainsi de prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) et d’autres risques professionnels. La prise en compte de l’évolution technique s’appuie sur les avancées technologiques afin d’améliorer les conditions de travail et de réduire les contraintes physiques. Le remplacement des éléments dangereux s’effectue grâce à l’ergonomie, qui propose des solutions alternatives plus sûres, telles que des équipements mieux adaptés ou des méthodes de travail moins contraignantes.
La planification de la prévention inclut l’ergonomie dans une approche globale, en considérant l’organisation du travail, les conditions et l’environnement professionnels. Les mesures de protection collective sont priorisées par des aménagements visant à réduire les risques à la source, avant de recourir aux équipements de protection individuelle. Les instructions appropriées aux travailleurs bénéficient de l’ergonomie, qui favorise leur formation et leur sensibilisation aux TMS.
En résumé, l’ergonomie joue un rôle central dans l’application des principes de prévention. Elle adapte le travail aux capacités et aux limites des individus tout en renforçant leur sécurité, leur santé et leur bien-être au sein de leur environnement professionnel.
Découvrez l’entièreté de l’infographie ici :
La notion de travail réel en ergonomie est un concept fondamental qui se distingue du travail prescrit. Le travail réel correspond à l’ensemble des activités effectivement réalisées par les opérateurs dans les différentes situations de travail. Il inclut les régulations et les stratégies que les travailleurs mettent en œuvre pour accomplir leurs tâches, en fonction des contraintes et des imprévus. Ce concept se caractérise par plusieurs aspects.
Tout d’abord, il existe toujours un écart entre le travail prescrit, défini par les tâches, et le travail réellement effectué. Cette différence reflète l’adaptation des opérateurs aux diverses contraintes qu’ils rencontrent. Ensuite, le travail réel mobilise les compétences, l’expérience et le savoir-faire des travailleurs pour gérer les situations imprévues. Par ailleurs, il intègre pleinement le contexte de travail, y compris les outils disponibles, l’environnement et les interactions entre collègues (travail collectif/collectif de travail).
Analyser le travail réel est essentiel en ergonomie.
Cette notion permet d’identifier les risques et les facteurs de pénibilité associés aux tâches, de comprendre les stratégies développées par les opérateurs pour surmonter les obstacles, et de concevoir des solutions adaptées à la réalité des situations professionnelles.
Cela contribue également à l’amélioration des conditions de travail et de la performance globale.
La notion de travail réel en ergonomie met en lumière la richesse et la complexité de l’activité humaine. Elle dépasse les prescriptions formelles et valorise l’ingéniosité ainsi que les compétences des opérateurs dans leur environnement concret.
Les astuces de Paul, notre ergonome :
Un exemple pour mieux comprendre la différence du travail prescrit et du travail réel.
“Prenons l’exemple d’un livreur chargé de livrer des colis sur un itinéraire prédéfini. Son logiciel lui indique le chemin le plus court pour rejoindre chaque adresse.
Cependant, en cours de route, il peut être confronté à des imprévus : une route barrée, un accident créant un embouteillage, ou encore une école à proximité d’une livraison. Le livreur doit alors adapter son itinéraire en temps réel pour éviter les zones de danger ou les retards excessifs.
C’est ce qu’on appelle le “travail réel”. Il s’agit de toutes les petites décisions et ajustements que le livreur met en place pour faire face aux situations qui ne sont pas prévues dans son planning initial.
Ces adaptations, bien qu’elles ne figurent pas dans les instructions, sont essentielles pour mener à bien sa mission et peuvent avoir un impact sur sa santé et sa sécurité”
La démarche ergonomique de prévention des TMS repose sur deux principes essentiels : la participation active de tous les acteurs de l’entreprise et l’analyse du travail réel.
La démarche ergonomique implique la collaboration de tous les acteurs de l’entreprise, du dirigeant aux salariés, en passant par les agents des méthodes, le médecin du travail et le responsable qualité. Cette approche participative permet de :
– Impliquer l’ensemble du personnel dans la prévention des TMS –
– Profiter de l’expertise des travailleurs, qui ont une connaissance approfondie des pratiques et des processus en place –
– Favoriser l’adhésion des collaborateurs aux solutions proposées –
L’ergonomie met l’accent sur la relation entre la personne et ses situations de travail, en se concentrant sur l’analyse du travail tel qu’il est réellement exécuté, plutôt que sur le travail théorique prescrit. Cette approche comprend trois étapes clés :
Observer
Étudier les situations de travail telles qu’elles se déroulent au quotidien
Analyser
Identifier les facteurs de risque et les contraintes liées aux tâches effectuées
Comprendre
Saisir les stratégies adoptées par les travailleurs pour faire face aux difficultés rencontrées
Cadrer, Analyser, Co-Construire et Évaluer.
Cette démarche a pour objectif d’adapter le travail à l’homme en tenant compte des interactions entre la tâche à accomplir (tâche, organisation, matériel, moyens humains) et la personne qui la réalise. En intégrant la participation des salariés et une analyse rigoureuse du travail réel, la démarche ergonomique permet de concevoir des solutions durables et efficaces pour prévenir les TMS, tout en améliorant les conditions de travail et la performance globale de l’entreprise.
Cadrer
Réaliser un état des lieux initial et sensibiliser l’ensemble des acteurs.
Analyser
Analyser en profondeur les situations de travail à risque.
Co-construire
Définir et mettre en place des actions de prévention adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise
Évaluer
Mesurer l’efficacité des actions mises en place et les ajuster si nécessaire
Un poste de bureau ...
Voici des gestes et postures à avoir toujours en tête.
« Pour aménager un poste de bureau de manière ergonomique, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects. Concernant le positionnement de l’écran et du matériel, placez le haut de l’écran à hauteur des yeux, à une distance de 50 à 70 cm. Le clavier doit être situé à environ 10-15 cm du bord du bureau afin de permettre un appui confortable des avant-bras, et il est recommandé d’utiliser une souris adaptée, comme une souris verticale.
En ce qui concerne la posture et le siège, asseyez-vous au fond du siège avec le dos bien droit contre le dossier et les épaules détendues. Réglez la hauteur du siège pour que vos pieds reposent à plat sur le sol, et assurez-vous que vos avant-bras forment un angle droit sur la table.
En adoptant ces pratiques, vous optimiserez l’aménagement de votre poste de travail, réduisant les risques de troubles musculosquelettiques et la fatigue visuelle ».
...VS un poste manutentionnaire
Paul livre ses conseils pour préserver la santé des manutentionnaires.
« Pour une manutention efficace et sécurisée, il est essentiel de suivre quelques principes ergonomiques fondamentaux. Tout d’abord, adoptez une posture correcte en gardant le dos droit, en pliant les genoux et en maintenant la charge près de votre corps. L’utilisation d’équipements adaptés, tels que des chariots, transpalettes, ou tables élévatrices, permet de minimiser l’effort physique.
L’organisation de l’espace de travail joue également un rôle crucial : veillez à ce que les voies de circulation soient dégagées et que les zones soient bien agencées. Il est important de respecter les limites de charge recommandées, en ne soulevant pas plus de 30 kg manuellement.
Pour prévenir la fatigue, il est conseillé de faire des pauses toutes les 90 minutes. Alterner les tâches aide également à éviter les mouvements répétitifs excessifs. Il est recommandé d’utiliser la “zone de puissance”, en manipulant les charges entre les épaules et le milieu des cuisses, pour réduire les contraintes. Lors du levage ou du déplacement des charges, évitez les torsions du tronc.
En appliquant ces conseils, vous réduirez considérablement les risques de blessures tout en optimisant l’efficacité des tâches de manutention ».
Découvrez nos interventions ergonomiques si vous souhaitez un accompagnement personnalisé et des analyses de poste adaptées à votre domaine d’activité et à vos métiers :
des TMS en entreprise
La prévention des TMS repose sur une approche collective et participative, favorisant une coopération étroite entre les divers acteurs internes et externes à l’entreprise. L’analyse du travail réel est cruciale pour identifier les risques et adapter les solutions de manière optimale.
En associant l’expertise des salariés, l’apport des ergonomes et l’implication des dirigeants, il devient possible de déployer des actions durables visant à atténuer l’impact du travail. Cette approche contribue non seulement à la santé des employés, mais aussi à l’amélioration de la performance et des conditions de travail au sein de l’entreprise, tout en étant en adéquation avec les 9 principes de prévention définis par le code du travail.
Sources : inrs.fr, preventionbtp.fr, carsat-ra.fr, auvergne-rhone-alpes.dreets.gouv.fr, fonction-publique.gouv.fr, armorique.msa.fr, cairn.info, lettreducadre.fr
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